Florilège d'Horloges monumentales mécaniques trouvées dans les charpentes de monuments historiques. Comme des monstres endormis, ces horloges, très souvent oubliées, abandonnées; sont des cathédrales à elles seules, inestimables et qui comptabilisent des milliers d'heures d'une orfèvrerie minutieuse, qui force le respect. Les couts d'entretien, de restauration et la dispersion des savoir-faires dans le temps ont contribué à l'arrêt progressif des horloges monumentales autant qu'à leur engloutissement dans les limbes au rythme des catastrophes et de la rouille, au profit de boitiers électroniques à servomoteurs pilotables via une application.
Horloge Astronomique Saint Jean de Lyon
Elle se trouve dans la Nef de la Cathédrale Saint Jean de Lyon. C'est une tourelle en calcaire de 1.80m de coté et 9.35 mètres de haut. Elle date du Moyen-Age, son existence est attestée en 1379. Elle conserve la majorité de ses rouages originaux en fer forgé malgré ses restaurations successives. En 1598, Hugues Levet, un horloger lyonnais, la restaure avec Johannes Lippius, un mathématicien et savant en astronomie. Elle est définitivement complétée en 1660 par Guillaume Nourrisson.
Elle est tellement grande qu'on peut se déplacer à l'intérieur avec une série de deux échelles. Les cadrans situés sur les faces ouest et sud établissent une relation entre le temps et la liturgie. Sur le fronton, l'almanach ecclésiastique est établi pour la période de 1954 à 2019. L'horloge est arrêtée depuis 2013, année à laquelle quelqu'un, troublé par la "beauté de l'horloge, qui empêche les croyants de se concentrer sur la prière", l'a vandalisée.. Les aiguilles et la coque furent enfoncées à la barre de fer, et l'horloge attend une restauration approfondie depuis. Un astrolabe indique la position du soleil, les lunaisons, le mois, le jour et les signes du Zodiaque. Les fêtes chrétiennes sont aussi indiquées.
En plus des ornements et des statuettes fixes, l'horloge comporte des automates, qui fonctionnent grâce à des poids et des mécanismes spécifiques. Les anges du carillon jouent une musique, le coq au sommet du dôme s'anime avec un mécanisme à soufflet. Une came tournante permet d'animer une scène de l'annonciation, Dieu le Père agite son bras et un magnifique carrousel visible de l'intérieur, tout en haut de l'échelle, révèle une nouvelle figurine pour chaque jour de la semaine.
Il s'agit d'une des plus belles merveilles que j'ai pu voir, et compte tenu de sa taille et de sa condition d'édifice, une des plus belles merveilles que j'ai pu explorer. Je n'ai fait que survoler le sujet, et je vous recommande la lecture de la thèse de Charles-Henri Eyraud intitulée "Horloges astronomiques au tournant du XVIIIème siècle : de l'à peu près à la précision." qui est une mine d'informations.
Horloge Renouf
Première Horloge monumentale à avoir été commandée électriquement. Egalement une des plus massives que j'ai pu observer, elle fait la taille d'une voiture. Les poids font la taille d'un enfant d'une dizaine d'années. Construite par Renouf.
Horloge monumentale d'Eglise
Depuis quatre cents ans sous l'appentis, l'horloge monumentale est reliée au cadran qui jonctionne le monde extérieur: les arbres de transmission soufflent l'heure aux cardans et serpentent comme des lombrics de rouille et de patine sous la charpente, liant le cerveau de fer à son oeil de cyclope, immobile. L'oculus à double aiguille ne cligne jamais plus.
Horloge monumentale réalisée par Armand Francois Collin.
Armand Francois-Collin a réalisé quatre horloges monumentales pour des édifices parisiens, et celle-ci est extrêmement semblable par son architecture et ses proportions à celle qui se trouvait sous la charpente de Notre-Dame avant que l'incendie ne la détruise. Le remontoir d'égalité est presque complet, mais le temps ronge peu à peu les rouages de cette merveille exceptionnelle d'artisanat et d'ingénierie à la française.
Cette horloge est bien moins connue et d'une taille plus contenue. Elle est différente par ses proportions, son apparence, et son fonctionnement: tout à fait à l'abri des regards désormais, elle est également désaffectée et se trouve dans les combles, enchâssée dans une cage en fer du XVIIIème siècle, et comporte une sonnerie à quarts avec un échappement à chevilles avec axe de l'ancre perpendiculaire comme sur l'horloge du château de Versailles (1769).
Horloges monumentales plus ou moins modernes, complexes et de tailles diverses